Cybersécurité ou informatique : quel secteur rapporte le plus ?

Un chiffre, un seul, fait vaciller bien des certitudes : en 2024, le salaire médian d'un expert en cybersécurité en France devance celui d'un administrateur systèmes ou réseaux classique, et ce n'est pas qu'une question de mode ou de rumeurs de couloir. L'Apec et Michael Page, baromètres implacables du marché, le confirment noir sur blanc. Pourtant, l'informatique générale n'a pas dit son dernier mot : dans certains bastions du CAC 40 ou au sein de cabinets de conseil triés sur le volet, les techniciens aguerris empochent parfois plus que certains cyber-spécialistes.

Les écarts de rémunération tiennent à un cocktail explosif : taille de l'entreprise, spécialisation, localisation géographique et surtout, rareté des profils convoités. À mesure que les menaces numériques se multiplient, les employeurs durcissent la compétition et alignent des propositions salariales revues à la hausse, dans l'espoir d'attirer les talents les plus recherchés.

Cybersécurité et informatique : deux univers, des opportunités distinctes

La fracture entre cybersécurité et informatique classique s'élargit de jour en jour. D'un côté, ceux qui défendent, de l'autre, ceux qui construisent et maintiennent. Ce clivage se reflète dans les grilles de salaire : aujourd'hui, un professionnel de la cybersécurité gagne en moyenne plus que ses homologues des métiers informatiques traditionnels. Les spécialistes de la sécurité des systèmes d'information profitent d'une tension sans précédent sur le marché de l'emploi.

Le phénomène ne sort pas de nulle part : la multiplication des attaques, la montée de la pression réglementaire, la nécessité de protéger les données exposent les entreprises à des risques inédits. Un analyste sécurité ou un ingénieur cybersécurité démarre sa carrière avec un salaire brut annuel oscillant entre 45 000 et 60 000 euros, soit bien plus qu'un ingénieur système ou un développeur généraliste.

Illustrons quelques réalités concrètes du secteur :

  • Les solutions de sécurité se négocient à prix élevé, preuve de leur valeur stratégique.
  • Les professionnels capables d'auditer, d'anticiper et de bâtir des dispositifs de défense robustes voient leur cote exploser.
  • Dans l'informatique, seuls quelques rares métiers (data, cloud, développement avancé) parviennent à rivaliser avec les rémunérations des experts cyber.

L'informatique recouvre une palette de fonctions, du support technique à l'administration réseau, jusqu'à la conception logicielle. Mais la cybersécurité impose ses propres standards, attire des profils rompus à la gestion de crise et à la protection des actifs stratégiques. Face à la montée des risques, les entreprises revoient leurs politiques salariales pour retenir ces experts devenus incontournables.

Quels métiers offrent les meilleures perspectives salariales en 2024 ?

Le secteur de la cybersécurité s'impose désormais comme la locomotive des hausses de salaires dans le numérique. Petites structures comme multinationales cherchent en priorité ceux qui savent protéger leurs ressources numériques. Les métiers cybersécurité raflent les offres d'emploi les plus attrayantes, loin devant la moyenne du secteur informatique.

Petit panorama des postes qui tirent les salaires vers le haut :

  • L'architecte cybersécurité se trouve tout en haut de l'échelle, avec une fourchette de 65 000 à 85 000 euros bruts annuels dès cinq ans d'expérience.
  • Le chief information security officer (CISO) ou security officer franchit sans difficulté le cap des 100 000 euros, selon la taille de l'entreprise.
  • Le pentester, ou hacker éthique, voit sa rémunération progresser rapidement : souvent plus de 50 000 euros dès les premiers contrats, jusqu'à 80 000 pour les profils aguerris.
  • L'analyste SOC et l'expert cybersécurité suivent cette dynamique, portés par l'urgence de détecter et contenir les attaques.

Dans l'informatique classique, certains métiers sortent du lot : chief data officer, data scientist, ingénieur cloud. Leur salaire de départ reste inférieur à celui de la cybersécurité, mais l'écart se réduit pour ceux qui allient analyse, architecture et gestion des données sensibles.

Leur point commun ? Une expertise rare, un talent pour anticiper les menaces et une capacité à s'adapter à l'imprévu. Les employeurs redoublent d'efforts pour séduire ces profils et sécuriser leurs compétences stratégiques.

Zoom sur la cybersécurité : des salaires attractifs et une demande en forte croissance

La cybersécurité s'impose partout, des PME aux géants internationaux. Multiplication des cyberattaques, sophistication croissante des menaces, nécessité quotidienne de protéger les données : le marché explose. Les entreprises cherchent des experts capables de prévenir, détecter et réagir en temps réel.

En France, la croissance à deux chiffres du secteur ne montre aucun signe de ralentissement. Les salaires suivent ce rythme soutenu. Selon les dernières études, le salaire moyen d'un ingénieur cybersécurité débute entre 48 000 et 55 000 euros bruts annuels, et dépasse 70 000 euros après cinq ans. Sur des postes de manager ou de cloud security analyst, la barre des 100 000 euros est fréquemment atteinte.

Quelques exemples concrets d'opportunités très recherchées :

  • Un expert cloud ou cloud architect voit sa valeur grimper, porté par la migration massive vers le cloud.
  • Les spécialistes du big data ou de la blockchain sont particulièrement courtisés, tant la sécurité de ces environnements pose de nouveaux défis.

Cette tension sur le marché profite aux professionnels. Les offres d'emploi s'accompagnent souvent de packages complets : variables sur objectifs, avantages divers, formation continue. Les sociétés investissent pour fidéliser leurs équipes, conscientes de la rareté des profils. Plus seulement réservée aux grands groupes, la chasse aux talents s'étend aux ETI, start-up et cabinets spécialisés, ce qui stimule la concurrence et accélère les trajectoires professionnelles.

Femme présentant des données lors d

Pourquoi la cybersécurité séduit de plus en plus de talents en quête de sens et de rémunération

Les métiers de la cybersécurité ne se contentent plus d'attirer par l'appât du salaire; ils répondent à une quête de sens. Protéger les données, défendre l'intégrité de systèmes vitaux, anticiper les menaces : ces missions engagent, bien au-delà de la simple technique. Un ingénieur cybersécurité ou un consultant cybersécurité ne se limite pas au code ou à l'administration : il traque les failles, prévient les risques, agit en première ligne face à la criminalité numérique.

Le visage du métier change. Les jeunes diplômés, formés aux standards internationaux, se spécialisent dans le pentest, l'analyse SOC ou la gestion de crise. Avec l'essor des plateformes numériques et l'arrivée de l'intelligence artificielle, le champ d'action s'élargit. Le data scientist, hier centré sur l'analyse, intervient désormais pour sécuriser les algorithmes. Face à la rareté des compétences, les entreprises accélèrent les parcours, proposent des formations diplômantes (titre RNCP bac+5) et offrent des perspectives d'évolution hors du commun.

Trois facteurs clés attirent les candidats vers la cybersécurité :

  • Une mission à impact : défendre l'intérêt général face à la menace numérique.
  • Des rémunérations en progression rapide, poussées par la compétition sur les profils rares.
  • Des métiers tendus : analyste SOC, hacker éthique, intégrateur solutions sécurité figurent parmi les plus recherchés.

Le secteur séduit aussi par sa diversité. Audit, gestion des incidents, conseil, protection des infrastructures : les missions ne manquent pas. La fonction de délégué à la protection des données (DPO) prend de l'ampleur, pendant que les passerelles vers l'intelligence artificielle et la blockchain s'élargissent pour les profils hybrides.

Dans la bataille pour les talents, la cybersécurité impose son tempo et dicte de nouvelles règles du jeu. De quoi accélérer bien plus que des carrières, et transformer durablement le paysage numérique français.